Comment reproduire et conserver vos semences d’oignon

Graines d’oignon (image: http://campa-bio.skyrock.com)

L’oignon est biannuel, c’est-à-dire qu’il produit sa réserve d’énergie la première année et ses semences la deuxième. Éliminez tous spéciments ayant tendance à monter en graines la première année car les plants n’auront pas le temps nécessaire pour produire des graines viables avant l’hiver. C’est une spécifité génétique à proscrire.

Pour commencer, cultivez vos oignons en suivant les instructions inscrites sur le sachet du producteur ou selon les directives de celle ou celui qui vous les a remises. N’oubliez pas: ça ne marche pas avec les hybrides.

Après la récolte, faites les sécher dans un endroit ensoleillé et au sec pendant minimum une semaine. N’oubliez pas de les retourner de temps à autre pour un séchage uniforme. Surveillez surtout le collet et les racines. S’ils sont encore humides, c’est par là qu’ils pourriront lors de l’entreposage. Enlevez les résidus de terre et les racines en les tournant à la main.

Entreposez-les ou suspendez-les pour l’hiver dans un endroit froid et sec (entre 0 et 5 degrés celsius). Quelques sources conseillent de les déposer sur une assiette dans un vieux réfrigérateur si vous ne disposez pas d’une chambre froide mais surtout, évitez de les enfermer dans un sac. Ce sera trop humide. Une belle alternative convient de les suspendre dans de vieux bas de nylon. Malheureusement en anglais, cette vidéo montre quant même la manière de procéder si ça vous tente d’expérimenter. N’oubliez pas de surveiller une fois par mois pour éliminer tous spécimens douteux. Allez-y au toucher, à l’odorat et à la vue.

Le printemps suivant, vers la mi-mai pour la région de Montréal, plantez-les dans la terre espacés de 10 centimètres. Yves Gagnon des Jardins du Grand-Portage suggère de les enfouir à 4 pouces dans le sol pour de meilleurs résultats. Comme l’oignon produit peu de semences, plantez au moins 12 bulbes. Et assurez-vous de disposer d’une distance de 1.6 kilomètre entre une autre variété pour en préserver la pureté. Un tuteur s’avérera nécessaire pour supporter la hampe florale qui pourrait mesurer jusqu’à 1.3 mètre de hauteur. Il se formera un bouquet floral en boule. Une surveillance constance sera nécessaire car les semences ne mûriront pas en même temps. Avant qu’elles ne tombent sur le sol, coupez la tige et terminez le séchage à l’intérieur pendant quelques jours. Frottez les tête et les graines tomberont sur le papier que vous aurez préalablement déposer sur la table pour les empêcher de tomber par terre. Nettoyez les débris et insérer dans un sachet en papier. Inscrivez le nom de votre cultivar et la date de récolte. Elles se conserveront 2 ans.

Maison de l’apothicaire et floralies ancestrales

Floralies ancestrales (image: www.villagequebecois.com)

Selon la définition de wikipédia:

Les apothicaires et apothicairesses étaient les précurseurs des pharmaciens. Ils préparaient et vendaient des drogues et des médicaments pour les malades. « Apothecarius » vient du latin et signifie « boutiquier » ce qui correspondait essentiellement aux pratiques des XIIIe et XIVe siècles, où la boutique était l’élément qui différenciait le commerçant sérieux du charlatan de passage. La profession s’autonomisa au XVIIIe siècle et l’apothicairerie fut progressivement remplacée par la pharmacie à partir du XIXe.

Et bien, si vous planifiez des vacances dans le coin de Drummondville et que le sujet vous intéresse, visitez une vraie maison d’apothicaire d’époque avec son jardin au Village québécois d’antan. Lors de notre visite, nous avions pu y admirer le jardin d’inspiration avec le nom des plantes marqué au pied de chacune d’entre elle.

Par contre, si  les plantes médicinales vous laissent indifférent, reprenez-vous avec leurs floralies ancestrales.7000 fleurs, fines herbes, plantes  indigènes et arbres fruitiers du 19e siècle côtoient les potagers des maisons de nos arrières grands-parents.  Amenez votre carnet de notes et votre appareil photo pour conserver ces souvenirs si jamais vous souhaitez vous en inspirer chez-vous.

Conrad Poirier (1912-1968) photographe de la vie quotidienne

Conrad Poirier 1912-1968 (image: http://www.banq.qc.ca)

Plusieurs personnes nous demandent d’où proviennent nos images d’antan pour notre section « carte postale du mois ». Et bien un peu ça et là, dans des fonds d’archives, d’anciens livres, des bibliothèques d’images libres de droits d’auteur, de nos relations personnelles, des gens bienveillants, chez un antiquaire. Bref, il y en a de partout.

Par contre, il y a un lien commun entre plusieurs d’entres elles et il s’appelle Conrad Poirier. Photographe né en 1912, il fût prolifique pendant 30 ans de vie professionnelle et l’un des rares pour son époque à s’intéresser plus particulièrement à la vie quotidienne des gens. Pour votre culture personnelle, sachez qu’en consultant la bibliothèque et archives nationale du Québec, vous retrouverez pas moins de 21 282 de ses photographies prises dans toutes sortes d’occasions de la vie courante dont de nombreuses au potager.

Plus de jardinage, moins de « bloguage »

Bien que nous nous affairons au jardin depuis le début avril, la saison est officiellement débutée sans craindre le gel au sol. Pour cette raison, nous réduisons la cadence de rédaction de ce blogue jusqu’en automne pour concentrer nos énergies au potager. Écrire requiert du temps et on doit prioriser. Profitez-en pour lire l’un de nos 300 anciens articles en banque ou visiter nos nouveaux liens (français ou anglais) dans nos sections « Blogues jardinage’, « Production de semences ancestrales au Canada » et  » Production de semences ancestrales au Québec ». Juste cette semaine nous en avons ajouté une quinzaine très intéressants .

La tomate canabec rouge

Tomate canabec rouge (image: http://t.tatianastomatobase.com)

Il est très important de ne pas confondre cette variété avec ses deux compatriotes; la canabec super et la canabec rose, deux autres variétés distinctes. Même si ce cultivar est considéré en voie d’extinction par l’organisme Semencier du patrimoine, on en retrouve de plus en plus commercialement dans les serres et les grainetiers. Conçue en 1967 par l’agronome Roger Doucet à la station de recherche agricole de Saint-Hyacinthe, cette variété a été utilisé dans l’industrie de la conserverie en Ontario. Le plant d’une hauteur déterminée de 1,2 mètre, a justement été sélectionné pour résister aux nuits fraîches et aux saisons courtes.

Tomate Canabec en 1971 (source: Encyclopédie du jardinier horticulteur)

Tomate Canabec en 1971 (source: Encyclopédie du jardinier horticulteur)

De fait, vous devriez obtenir des fruits lisses (entre 50 et 200 grammes) aromatiques et sucrés  dans un délai de 70 jours maximum mais certains blogues et banques d’infos spécialisées ont obtenu des résultats entre 55 et 65 jours. La tomate se consomme tant crue que cuite. Pour une bonne aération, espacer les plants de 45 à 60 centimètres.

Disponible au Jardin Jasmin.

Bon week-end!

Le Pepsi au concombre

Juste un petit clin d’oeil rigolo aujourd’hui concernant le monde de la consommation où l’industrie propose souvent des combinaisons plutôt inhabituelles à saveur de légumes notamment celle-ci: le Pepsi au concombre glacé.

En effet, Pepsi a fait le lancement officiel de cette boisson gazeuse le 12 juin 2007 exclusivement destinée à sa clientèle japonaise. Le breuvage semble être apprécié au pays du soleil levant mais dès qu’on s’éloigne du Japon, l’ensemble des commentaires écrits tendent à ne pas recommander l’essai à moins d’être curieux d’y goûter. En tous cas, si jamais vous connaissez un endroit où on en vend au Québec, faites-moi signe car j’aimerai bien tenter une gorgée.

Le 22 mai, journée internationale de la biodiversité

On ne s’en rend pas compte mais la biodiversité agricole procure en grande partie à nous et nos animaux de la nourriture, logement, vêtements, médicaments, revenus, ressources naturelles et toutes sortes d’autres utilités nécessaires à notre survie. Selon le site de la convention de la diversité biologique, le tiers de la surface terrestre est occupé pour la production alimentaire.  

 90% de notre énergie et nos protéines alimentaires viennent de seulement 15 plantes et 8 espèces animales, avec des conséquences inquiétantes pour la nutrition et la sécurité alimentaire. Le blé, le riz et le maïs fournissent à eux seuls plus de 50% de l’apport énergétique mondial d’origine végétale.

En constatant, entre autre, cette perte de biodiversité grandissante le Programme des Nations Unies pour l’environnement a convoqué en novembre 1988, un Groupe de travail d’experts sur la diversité biologique pour explorer le besoin de créer une convention internationale sur la diversité biologique.

Sans entrer dans l’historique complet de cette convention, il est important de retenir qu’elle a pu voir officiellement le jour le 29 décembre 1993 suite au sommet de la terre tenue à Rio le 5 juin 1992 où 168 signataires ont décidé qu’il était maintenant important de se pencher sur « la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable des composantes et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques ».

Nous vous invitons à visionner ce court vidéo intitulé Agir maintenant pour la vie sur Terre qui résume les grands thèmes visés par cette initiative mondiale.

Cliquez pour accéder à la présentation. Connexion haute vitesse préférable.

Le tourisme « agro-héritage »

Seriez-vous prêts à rouler 300 kilomètres pour acheter vos plants de tomates ancestraux? Pour les mordus, la réponse est OUI sans équivoque. Pour les autres, quel élément déclencheur attire ces gens à se rendre si loin?

Parlez-en aux propriétaires de Vickis Veggies, une ferme située à Prince Edward County en Ontario. Depuis quelques années, cette entreprise agricole ajoute une plus-value à sa récolte de tomates en organisant une grande dégustation extérieure. En invitant les amateurs à goûter entre 120 et 240 variétés chaque année, leur  « Heirloom Hurrah Tomato Tasting! » génère une rentrée d’argent supplémentaire d’au moins 6 000$ en un week-end.  Et ça marche car les gens viennent de partout, jusque de Montréal pour une expérience gustative unique. Sur place, ils achètent bien sûr des tomates hors de l’ordinaire mais ils reviendront l’année suivante chercher les plants en sachant qu’ils les apprécieront. Les propriétaires se rappellent leur première année car ils se sont faits surprendre en écoulant tout leur stock en une seule journée; chose qu’ils extrapolaient faire en 2 jours. À titre indicatif, c’est justement leur vente annuelle de plants de tomates durant ce long week-end (cliquez sur l’affiche ci-contre).

En fait, l’un des facteurs de réussite de ces niches « héritage » très pointues résulte souvent de produits de qualité  uniques inclus dans une activité agrotouristique de type « nostalgique ». Qu’est-ce que ça veut dire?

En effet, on voit poindre depuis plusieurs années une tendance du côté de la clientèle « baby-boomers » mais aussi dans le public en général à revenir à leurs racines et aux souvenirs qu’elles génèrent. Les nouveaux retraités veulent se rappeller les saveurs d’antan, les images en noir et blanc, les émotions vécues autrefois. Les jeunes veulent reprendre contact avec une époque moins rapide et toucher à des valeurs véhiculées jadis.

PUB IGA Produits du Québec avec un camion Ford des années 1950

Bref, doit-on se surprendre de ce courant de retour à la terre chez plusieurs citadins, de ces images d’antan véhiculées  de la part des magasins d’alimentation pour vanter l’achat d’aliments du Québec (voir ici-haut), des qualificatifs marketing « paysan », « héritage », « heirloom » pour mousser la vente de marchandises de toutes sortes, etc. L’espoir suscité par une expérience de retour dans le passé pourrait donner cet incitatif supplémentaire à se déplacer quelques heures voire quelques jours vers ces points d’intérêts; générant par le fait même une nouvelle forme d’activité économique locale. Qu’en pensez-vous?

Bon congé des patriotes! On revient mardi prochain. Entre-temps, on plantera en masse car la température s’annonce très clémente.

Le melon Cream of Saskatchewan

Melon Cream of Saskatchewan (source: http://www.canadiandesignresource.ca)

Outre les fruits et légumes du Québec, nous cultivons quelques variétés typiques du Canada adaptées aux saisons froides et courtes comme par exemple le Cream of Saskatchewan, un melon pouvant être planté jusqu’en zone 3.

Dans un article paru dans la revue du semencier du patrimoine en mai 1999 par Hugh Daubeny et repris dans le recueil « Every seed tells a tale: stories of plants, people and place that have contributed to Canada’s seed heritage », on soupçonne ce melon d’avoir été apporté en Saskatchewan, une province des prairies canadiennes, par des immigrants ukrainiens au début du 20e siècle. Nous n’avons malheureusement pu confirmer cette affirmation. Ce n’est pas faute d’avoir cherché. À chair blanche crèmeuse (entre 2 et 6 kg) et à saveur d’agrumes  légèrement acidulée,  il mesure environ 30 centimètres de diamètre à maturité (entre 80 et 100 jours).  Il est à noter que:

Les anciens jardiniers préféraient utiliser des graines de deux ans qui généraient, dit-on, des plants plus compacts et des fruits mieux formés.

En vente à 45$ frais de poste inclus chez: http://www.seeds.ca

Par ailleurs, vous n’en retrouverez jamais au supermarché car il contient le « gène explosif », c’est-à-dire qu’il fendra au moindre choc. L’écorce très mince n’aide pas mais le goût en vaut la chandelle. Faites donc attention en le manipulant. Peut être cultivé sur treillis. Chaque plant auto-fécond produira entre 5 et 6 fruits.

 

Un jardin sur les toits

Jardins sur les toits (image: http://vimeo.com/abela)

Comment combiner agriculture urbaine, restauration communautaire, vermicompostage, rapprochement intergénérationnelle, sensibilisation alimentaire, activités éducatives, ludiques  et sportives. Bref, comment créer un éco-système de quartier à échelle humaine? C’est ce que vous montre Jean-Marc Abela et Adam Thompson avec leur vidéo Jardins sur les toits de Montréal (12:33 minutes), un projet chapeauté par Alternatives et Santropol Roulant. Vous y verrez une manière toute naturelle et écologique de  créer de nouveaux espaces verts productifs et alimentaires qui enrichissent la vie des citadins. Ce programme a remporté en 2008 le Phénix de l’environnement, soit l’une des plus prestigieuses distinctions environnementales au Québec en plus de recevoir, la même année, le prix design urbain de l’Institut royal d’architecture du Canada, de l’Institut canadien des urbanistes et de l’Association des architectes paysagistes du Canada. Ça mérite toute notre admiration!

Pour en savoir davantage sur cette nouvelle forme d’agriculture urbaine, consultez des jardins sur les toits, de nouveaux espaces pour la communauté.